Plymouth Fury

Cette voiture-là, tout le monde la connaît, même ceux qui ne sont pas amateurs de belles mécaniques. C’est en effet la voiture possédée par une entité surnaturelle dans Christine, le roman d’horreur de Stephen King sorti en 1983. Dans le livre comme dans son adaptation cinématographique, il s’agissait plus exactement d’une Plymouth Fury de 1958. Un choix qui ne relève pas du hasard, tant la Fury faisait rêver les collectionneurs. Durant les années 1950, la Fury était en effet synonyme de puissance et de qualité. Plymouth comptait en faire le véhicule phare de la marque, une voiture capable de faire rêver les gens rien que par son évocation, même s’ils ne pouvaient s’offrir qu’une Plymouth de catégorie inférieure. Cette tactique s’avéra payante et la Fury resta en production de 1956 à 1978, avant l’arrivée du modèle Gran Fury, commercialisé entre 1980 et 1989. La vitesse maximale de la Fury ne faisait pas l’objet d’un consensus, loin s’en faut.




Elle fut mesurée à 198 km/h sur la Flying Mile de Daytona, le jour même de son lancement au Salon de l’automobile de Chicago en février 1956. Heureuse coïncidence ? Quelques semaines plus tard, elle atteignit quasiment 230 km/h durant les Speed Weeks de Daytona. Cependant, la version Daytona était un modèle spécial de pré-production optimisé et on raconte que les versions « communes » atteignaient des vitesses de pointe comprises entre 182 et 192 km/h (ce qui reste un exploit pour une voiture de route de l’époque !). Le look de la Fury était tout aussi impressionnant. Initialement, elle était seulement disponible en blanc et or. L’essentiel de la carrosserie était blanc cassé, couleur utilisée exclusivement pour ce modèle, et doté d’une bande d’aluminium doré en forme d’éclair située dans la partie basse de chaque côté. Cette voiture vendue 2 866 dollars était la plus chère jamais produite par Plymouth. Bien qu’elle soit destinée à un marché très restreint, la Fury se vendit tout de même à 4 485 exemplaires.