Une RUF CTR 2 Sport de 1990 estimée à 2,4 M€ à Monterey
Un exemplaire ultra‑rare de RUF CTR 2 Sport des années 1990 mis aux enchères à Monterey entre 2,2 et 2,5 M€.
La RUF CTR 2 Sport, produite à seulement 14 unités à la fin des années 1990, se distingue aujourd’hui comme l’une des supercars les plus exclusives et recherchées. En août prochain, un exemplaire exceptionnel sera proposé aux enchères à Monterey, estimé entre 2,2 et 2,5 millions de livres sterling (soit environ 2,6 à 2,9 millions d’euros selon le taux de change actuel). Cet exemplaire dispose d’un moteur flat‑six bi‑turbo de 3,6 litres développant 580 ch, d’une transmission intégrale rare sur ce modèle, d’un châssis en structures carbone/Kevlar, d’une boîte manuelle six vitesses conçue par RUF et de freins en carbone‑céramique. En son temps, ses performances certifiées de 0 à 100 km/h en 3,6 secondes et vitesse maximale de près de 350 km/h en faisaient la voiture de production la plus rapide du monde. Aujourd’hui encore, elle rivalise avec des supercars modernes.
La production et le contexte technique du modèle
La RUF CTR 2 Sport repose sur la base Porsche 993, mais se démarque immédiatement par un châssis enrichi de fibre de carbone et Kevlar, réduisant significativement sa masse à vide, estimée à environ 1 358 kg. Le moteur air‑refroidi flat‑six de 3,6 litres, inspiré du Porsche 962 de groupe C, délivrait au début 520 ch et 685 Nm avant une mise à jour à 580 ch et 686 Nm.
La CTR 2 Sport se distingue notamment par une configuration plus musclée : carrosserie élargie, jantes OZ 19″ (245/35 ZR‑19 à l’avant, 285/30 ZR‑19 à l’arrière), suspension à ressorts hélicoïdaux Bilstein PSS10, freinage carbone‑céramique, et cage de sécurité intégrée soudée à la caisse.
Elle offrait une transmission intégrale en option, rare avec seulement quatre exemplaires équipés de ce système, incluant un réglage progressif du transfert de couple via un bouton en aluminium.
Sur le plan des performances, elle atteignait 0 à 100 km/h en 3,6 s, 0 à 160 km/h en 7,6 s, et une vitesse maximale de 350 km/h. Ces chiffres la plaçaient en 1998 en tête des voitures de production mondiales, devant même certaines supercars ultérieures.

Un exemplaire extraordinaire aux enchères de Monterey
Le modèle estimé à Monterey début août est un châssis de 1998, commandé à l’origine par Frank Beddor, père des frères Steve et David Beddor, pilotes qui ont mis en valeur la CTR 2 Sport aux courses de côte, notamment à Pikes Peak et Virginia City.
Broad Arrow Auctions présente cet exemplaire comme l’un des plus purs de la série Sport, intégralement révisé à l’usine RUF en Allemagne : intérieur cuir vert d’origine, suspension Bilstein PSS10, service complet, moins de 27 000 km au compteur (16 700 miles), siège optionnel transmission intégrale, etc.
L’estimation de 3 à 3,5 millions de dollars US, soit approx. 2,2 à 2,5 millions de livres sterling, repose sur l’exclusivité absolue (14 exemplaires produits, très peu d’échanges en marché privé), la configuration intégrale, et son historique lié à Pikes Peak.
Le marché récent signale que même les CTR 2 standard se négocient jusqu’à 2,6 M\$ (soit environ 2,4 M€) lors d’enchères à Fernandina Beach en mars 2025. Les rares modèles Sport avec historique de compétition justifient ce positionnement prestigieux.
Analyse de la valeur et intérêt pour collectionneurs
La grande rareté (14 exemplaires), le lien direct avec l’histoire Pikes Peak, la motorisation bi‑turbo 3,6 L de 580 ch, et l’option 4 roues motrices rendent cette CTR 2 Sport hautement désirable pour un collectionneur technique. En comparaison, certains CTR 2 classiques dépassent 2 M€ sans atteindre toutefois le même niveau de performances ou d’exclusivité.
Le modèle Sport représente la version ultime de la gamme air‑cooled de RUF, avec une architecture pensée pour la compétition tout en restant homologuée pour la route. Comparativement aux CTR standard, la Sport offre une aérodynamique avancée, des freins carbone‑céramique, et une suspension de circuit réglable.
La présence du système intégral, rare sur ce modèle, accroît encore sa valeur. Le marché des voitures classiques hautes performances montre que les copies les mieux documentées, avec historique de course, voient leur prix grimper de 30 à 50 % par rapport aux versions équivalentes sans pedigree de compétition. L’estimation de 2,6 à 2,9 millions d’euros semble donc cohérente avec ce positionnement.
Enfin, sur un plan technique, cette RUF offre une architecture moteur unique aujourd’hui rare, avec un atmosphère de pilotage analogue, sans aides électroniques modernes : un pur véhicule de passionné expert, qui ne peut être remplacé par une supercar moderne dotée d’électronique avancée.
La mise aux enchères de cette RUF CTR 2 Sport permet d’évaluer la valeur actuelle d’un modèle iconique du constructeur Ruf, rarement échangé sur le marché. Offrant un mélange rare de performances pures, de rareté extrême (14 unités), de finitions techniques spécifiques (intégrale, Kevlar/carbone, suspensions, freins…), cet exemplaire coche toutes les cases d’un objet de collection d’exception.
Certes, certains peuvent juger que le prix est élevé au regard des supercars modernes dotées d’assistances, d’électronique dernier cri ou de puissance brute supérieure. Mais ici, la valeur repose davantage sur l’authenticité mécanique, la pédagogie technique, et l’importance historique dans la lignée des CTR Yellowbird et prototypes Pikes Peak. Pour un acheteur connaisseur, c’est un investissement solide, porteur de prestige et chargé d’histoire.
Ce châssis de 1990, estimé à 2,6–2,9 millions d’euros, constitue aujourd’hui l’une des opportunités les plus pointues du marché des supercars classiques.
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