Aston Martin DB11 AMR (2018-)

Aston Martin DB11 AMR (2018) : fiche technique, performances, design, comparaison marché, évolution et analyse des prix en occasion.

L’Aston Martin DB11 AMR incarne la version la plus affûtée du grand tourisme britannique, avec une mécanique V12 revisitée et des ambitions dynamiques accrues.

Lancée en 2016, puis remaniée en 2018 avec la version Aston Martin DB11 AMR, cette GT de luxe marque un tournant dans la stratégie produit du constructeur britannique. Pensée comme une vitrine de la modernité de la marque, elle inaugure de nombreuses nouveautés techniques et stylistiques. Remplaçante de la DB9, la DB11 fut la première Aston Martin à utiliser le nouveau châssis en aluminium de deuxième génération et à intégrer le partenariat technologique avec Daimler. Avec sa motorisation V12 biturbo de 5,2 litres et sa déclinaison AMR plus radicale, elle a pour ambition de concilier confort de grand tourisme et efficacité accrue. Cet article analyse en détail sa conception, ses performances, son positionnement sur le marché face à ses concurrentes, son évolution et sa valeur sur le marché de l’occasion.

Une conception pensée pour relancer Aston Martin

Au moment de son lancement, l’Aston Martin DB11 intervient dans un contexte stratégique critique pour la marque. En difficulté financière et technologique, Aston Martin engage un plan de relance baptisé « Second Century Plan ». La DB11 est le premier modèle de ce programme. Le châssis repose sur une nouvelle structure en aluminium plus rigide que celle de la DB9, permettant de réduire le poids (1 875 kg à vide) tout en améliorant la dynamique.

Le design, signé Marek Reichman, conserve les codes de la marque mais modernise l’ensemble. La calandre massive, les prises d’air latérales et les feux arrière à LED affirment un style musclé. L’aérodynamique est optimisée par un système actif de gestion du flux d’air, notamment le « Aeroblade », un diffuseur d’air dissimulé à la base des montants arrière qui supprime le besoin d’un aileron proéminent.

L’intérieur est totalement repensé avec un apport technique issu du partenariat avec Daimler. L’écran multimédia, les interfaces et les systèmes d’aide à la conduite sont dérivés de Mercedes-Benz. La finition intérieure emploie cuir pleine fleur, inserts en aluminium et carbone, avec une attention portée sur l’ergonomie.

La version AMR, introduite en 2018, remplace la DB11 V12 d’origine. Elle apporte une amélioration de 30 ch, un réglage de suspension plus ferme, des éléments stylistiques spécifiques (teintes sombres, fibre de carbone, bande verte lime) et une production limitée à certaines configurations.

Une performance rehaussée pour le grand tourisme

La DB11 AMR repose sur un V12 biturbo de 5,2 litres, développant 470 kW (630 ch) à 6 500 tr/min et 700 Nm de couple dès 1 500 tr/min. Associée à une boîte automatique ZF à 8 rapports, elle atteint les 100 km/h en 3,7 secondes et une vitesse de pointe de 334 km/h, ce qui en faisait l’Aston Martin de série la plus rapide en 2018.

Le freinage est assuré par des disques ventilés en acier de 400 mm à l’avant et 360 mm à l’arrière. Le système ABS est couplé à un contrôle dynamique de stabilité, ajusté pour les modes GT, Sport et Sport+. L’amortissement piloté a été revu dans la version AMR pour offrir plus de contrôle sans dégrader le confort sur longue distance.

Sur la route, la DB11 AMR se distingue par un comportement équilibré. Le train avant est précis, l’adhérence élevée malgré un poids supérieur à 1,8 tonne. L’insonorisation est maîtrisée, mais le mode Sport libère une sonorité plus présente du V12. Le centre de gravité bas, l’empattement long (2,8 mètres) et la direction assistée électroniquement participent à une conduite sereine à haute vitesse. Le différentiel à glissement limité, couplé à un vectoring de couple, améliore la motricité.

La consommation moyenne homologuée est de 11,4 L/100 km selon le cycle WLTP, avec des émissions de 265 g de CO₂/km, ce qui place la DB11 hors des catégories favorables sur le marché européen.

Une comparaison directe avec ses concurrentes

Sur le marché du grand tourisme de luxe, la DB11 AMR est confrontée à plusieurs modèles positionnés entre performance et raffinement.

• Bentley Continental GT W12 (2018) : moteur W12 6.0 litres, 635 ch, 900 Nm, 0-100 km/h en 3,6 s, 333 km/h en pointe, poids supérieur à 2 200 kg. Plus lourde et plus confortable que la DB11, mais moins agile.
• Ferrari GTC4Lusso (2016) : V12 atmosphérique 6.3 litres, 690 ch, 0-100 km/h en 3,4 s, 335 km/h. Comportement plus sportif, transmission intégrale, mais moins orientée GT longue distance.
• Mercedes-AMG S 63 Coupé (2018) : V8 biturbo 4.0 litres, 612 ch, 900 Nm, 0-100 km/h en 3,5 s, 300 km/h. Plus technologique, avec une interface plus aboutie, mais style moins exclusif.
• Porsche 911 Turbo S (991.2) : plus compacte, V6 biturbo 3.8 litres, 580 ch, 0-100 km/h en 2,9 s. Plus légère, plus dynamique, mais moins confortable sur longue distance.

La DB11 AMR se positionne ainsi comme un compromis entre performances solides et confort GT. Elle n’égale pas la précision d’une Ferrari ni l’exubérance technologique d’une Mercedes, mais se distingue par son caractère spécifique et son raffinement intérieur.

Une évolution progressive du modèle dans le temps

Après la version V12 AMR de 2018, Aston Martin a poursuivi l’évolution de la DB11 avec quelques ajustements mécaniques et esthétiques. Le V8 Mercedes-AMG 4.0 litres (510 ch) est venu compléter la gamme, offrant un comportement plus agile et un poids inférieur de 115 kg. Cette déclinaison visait à élargir la clientèle, notamment en Europe où la fiscalité sur le V12 est dissuasive.

La DB11 a connu des séries spéciales, comme la Shadow Edition, et une personnalisation poussée via le service Q by Aston Martin. En 2023, la marque a progressivement remplacé la DB11 par la DB12, abandonnant le V12 au profit d’un V8 plus performant.

Aucun facelift majeur n’a été apporté à la DB11 AMR, ce qui en fait un modèle figé dans le temps, apprécié pour sa pureté d’exécution.

Un prix de l’occasion stabilisé sur le segment haut

En 2024, le marché de l’occasion pour une Aston Martin DB11 AMR de 2018 s’établit entre 115 000 € et 150 000 €, selon le kilométrage, l’état et les options. Les exemplaires en série limitée, comme l’AMR Signature Edition, peuvent atteindre plus de 180 000 €.

La décote reste inférieure à celle des Bentley ou Mercedes, mais plus marquée que chez Porsche ou Ferrari. Les coûts d’entretien sont élevés : révisions à plus de 1 500 €, consommation élevée, et assurance annuelle dépassant 3 000 € pour un conducteur avec bonus.

Les éléments à surveiller concernent l’électronique issue de Mercedes, fiable mais coûteuse à remplacer, ainsi que le comportement de la boîte automatique après 80 000 km.

Notre verdict sur la pertinence de la DB11 AMR

L’Aston Martin DB11 AMR est une voiture cohérente pour un usage GT à haut niveau de confort, combinant puissance, style et raffinement mécanique. Elle n’a pas la radicalité d’une Ferrari ni la polyvalence d’une Porsche 911 Turbo, mais se distingue par un caractère spécifique.

Son comportement routier est stable, rassurant, et sa motorisation V12, bien que lourde, offre une poussée continue agréable à haute vitesse. Elle se prête davantage à une conduite rapide sur autoroute qu’à une attaque de col de montagne.

En matière de coût d’utilisation, elle n’est pas la plus efficiente, mais son exclusivité justifie partiellement cet écart. Pour un acheteur intéressé par une GT performante, élégante, moins visible qu’une Ferrari ou une Bentley, la DB11 AMR constitue une option à considérer.

Un acheteur focalisé sur la dynamique pure préférera une Ferrari Roma ou une McLaren GT. Un acheteur plus rationnel se dirigera vers une Porsche 911 Turbo S, moins onéreuse à l’usage et plus performante sur circuit. La DB11 AMR reste néanmoins une offre unique, sans réelle équivalence directe.

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