Les constructeurs automobiles souffriront d’une pénurie de puces jusqu’à fin 2023

Les constructeurs automobiles souffriront d’une pénurie de puces jusqu’à fin 2023 au moins.

L’industrie automobile et les fabricants de semi-conducteurs mettent en garde contre une pénurie d’approvisionnement dans le contexte du passage « imparable » aux véhicules électriques.

L’industrie automobile mondiale souffrira d’une pénurie de semi-conducteurs l’année prochaine en raison de l’accélération du passage aux véhicules électriques, ont averti les principaux groupes automobiles et fabricants de puces.

Hassane El-Khoury, directeur général du fabricant américain de puces Onsemi, a déclaré qu’il avait déjà « épuisé » ses puces en carbure de silicium (SiC), des semi-conducteurs de puissance avancés largement utilisés dans les voitures électriques, au moins jusqu’à la fin de 2023 en raison de la forte demande.

« Il n’y a rien que vous puissiez faire maintenant pour changer 2023 », a déclaré le patron de l’un des principaux fabricants de puces automobiles au monde. « Nous allons ajouter des capacités chaque trimestre, chaque mois en 2023 pour répondre à la demande de nos clients ».

Jochen Hanebeck, directeur général du producteur de puces automobiles Infineon, a lancé un avertissement similaire sur les approvisionnements lors d’un événement à Munich récemment. « Je m’attends à une pénurie de longue durée », a-t-il déclaré.

Les constructeurs automobiles se préparent également à des problèmes. Carlos Tavares, directeur général de Stellantis, quatrième constructeur automobile mondial en termes de ventes, a déclaré que les contraintes liées aux puces continueraient de hanter l’industrie automobile l’année prochaine.

La demande de puces automobiles a stimulé des fabricants tels qu’Onsemi et Infineon, ainsi que STMicroelectronics, NXP Semiconductors et Nexperia.

Le mois dernier, Infineon a relevé ses prévisions de croissance des revenus de 9 % à plus de 10 % pour les années à venir, sans donner de calendrier précis.

voiture semi-conducteur

Le fabricant de puces allemand a également annoncé son plus gros investissement unique de 5 milliards d’euros pour construire une usine à Dresde afin de produire des semi-conducteurs analogiques, à signaux mixtes et de puissance, utilisés dans les voitures et d’autres industries.

M. El-Khoury a indiqué qu’Onsemi développait la production dans ses usines de Rožnov en République tchèque, de Busan en Corée du Sud et du New Hampshire aux États-Unis, ce qui, selon la société, augmentera sa capacité de 30 % l’année prochaine.

« Nous avons beaucoup de clients dans le cadre de ce que l’on appelle des accords d’approvisionnement à long terme et nous construisons la capacité nécessaire pour les soutenir en premier lieu », a-t-il ajouté.

La demande de puces automobiles a été alimentée principalement par les fonctions plus connectées des véhicules à carburant et le passage aux voitures électriques, qui devrait encore s’accélérer avec l’élimination progressive des moteurs à combustion.

Gregg Lowe, directeur général de Wolfspeed, l’un des principaux fournisseurs de matériaux de substrat SiC, utilisés pour fabriquer des puces SiC, a déclaré que le passage des moteurs à combustion aux véhicules électriques était « imparable ».

« Ce que nous prévoyons, c’est que jusqu’à la fin de cette décennie, les semi-conducteurs de puissance – spécifiquement les semi-conducteurs de puissance en carbure de silicium – pourraient connaître un taux de croissance annuel composé de 14 %, ce qui signifie que nous allons tous courir aussi vite que possible, en essayant de rattraper la demande. »

Les perspectives optimistes pour les puces automobiles contrastent avec d’autres parties du secteur, qui fournit des semi-conducteurs pour les smartphones et les ordinateurs personnels.

Ces groupes, qui comprennent Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC), Intel et Samsung, ont subi une baisse de la demande.

TSMC, le plus grand fabricant de puces à façon du monde, qui fournit des entreprises telles qu’Apple, Google et Amazon, a réduit ses dépenses d’investissement prévues d’environ 10 % pour les ramener à 36 milliards de dollars cette année.

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