Renault plaide pour un fonds européen face à la concurrence chinoise des VE

Renault appelle à un effort commun européen pour subventionner les VE et contrer la concurrence chinoise, soulignant l’importance de l’innovation et de la collaboration transfrontalière.

Renault, l’un des constructeurs automobiles européens, a exprimé sa préoccupation face à la montée en puissance de la concurrence chinoise dans le secteur des véhicules électriques (VE). Luca de Meo, le PDG de Renault, a appelé à la création d’un « fonds de guerre » européen destiné à soutenir le développement et l’adoption des VE face à cette concurrence. Cette proposition intervient dans un contexte où l’industrie automobile européenne est confrontée à un ralentissement de la croissance des ventes de VE et à l’émergence de modèles chinois plus abordables.

Luca de Meo a plaidé pour une approche coordonnée au niveau européen, suggérant une collaboration transfrontalière pour le financement du secteur, plutôt que de se concentrer uniquement sur l’élimination progressive des véhicules à essence et diesel. Il a recommandé de mutualiser les dépenses en subventions pour les consommateurs et de créer des zones économiques « vertes » bénéficiant d’avantages fiscaux, notamment pour les embauches dans les usines.

Renault

L’approche proposée par de Meo repose sur la construction d’un plan commun avec les autorités publiques, les industries, les organisations à but non lucratif et les institutions scientifiques. Il souligne que l’enjeu est significatif, représentant environ 10 % de la production européenne. La stratégie suggérée vise à investir dans le développement logiciel régional et les semi-conducteurs, tout en adoptant une méthode moins prescriptive pour réduire les émissions de gaz à effet de serre en Europe.

L’industrie automobile européenne doit également tenir compte de la menace posée par les VE chinois moins chers, qui bénéficient de subventions importantes de leur gouvernement. La Commission européenne a initié une enquête sur ces subventions et envisage d’imposer des droits de douane plus élevés sur les importations de ces véhicules. Bien que de Meo n’ait pas pris position sur les tarifs, il a souligné la nécessité pour l’Europe de protéger son marché tout en trouvant un terrain d’entente avec les fabricants chinois.

La collaboration entre Renault et le constructeur chinois Geely, notamment dans le domaine des moteurs à combustion, illustre la volonté de Renault d’établir des partenariats stratégiques. Ces alliances sont cruciales pour l’innovation et la compétitivité, permettant à Renault de bénéficier de l’expertise de Geely, qui est avancé dans le secteur des VE.

Contrairement aux constructeurs allemands, qui privilégient les relations commerciales avec la Chine, Renault et son homologue français Stellantis appellent à une approche européenne plus stratégique. Ils soutiennent que des mesures protectionnistes, telles que des tarifs élevés, pourraient nuire à l’industrie en provoquant des représailles, notamment dans l’approvisionnement en matières premières essentielles telles que le lithium, le cobalt et le nickel.

Renault, bien que plus petit que ses concurrents comme Stellantis et Volkswagen, joue un rôle crucial dans la réorientation stratégique de l’industrie automobile européenne vers l’électrification. La vision de Luca de Meo met en évidence l’importance d’une politique industrielle européenne unifiée qui soutienne les investissements dans les VE et favorise une transition équilibrée et inclusive vers la mobilité électrique.

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