Maserati prépare une super‑GT V6 à boîte manuelle en série limitée
Une Maserati super‑GT V6, boîte manuelle envisagée, collaboration avec Alfa Romeo, édition limitée, performances et luxe pour passionnés.
Maserati anticipe le lancement d’un nouveau modèle super‑GT alimenté par un moteur V6 biturbo Nettuno de 3,0 litres, développé en partenariat avec Alfa Romeo. Conçu en édition très limitée, ce véhicule vise à renforcer le prestige de la marque au sein du segment du haut de gamme. L’annonce évoque la possibilité d’une boîte manuelle, rare dans cette catégorie depuis plusieurs années, et vise à célébrer l’héritage mécanique de Maserati. Attendu dès 2026, ce projet repose sur la plateforme de la GranTurismo, avec une version twin‑brand Alfa Romeo parallèle.
Le projet technique : plateforme, motorisation et transmission
Le futur modèle repose probablement sur la GranTurismo II, produite depuis 2023 avec un V6 Nettuno de 3,0 litres biturbo disponible en versions Modena (environ 490 chevaux, 600 Nm) et Trofeo (environ 550 chevaux, 650 Nm). Le moteur provient aussi des modèles Grecale, MCPura et de la gamme 33 Stradale, avec une plage de couple entre 600 et 720 Nm selon version. Maserati envisage d’élever la puissance au‑delà des 621 chevaux de la MCPura, sans hybrider le véhicule.
La transmission mécanique apparaît comme un choix fort : selon Davide Danesin, l’idée de réintroduire une boîte manuelle à six rapports constitue une opportunité pour un véhicule de niche, valorisant l’aspect mécanique analogique. Ce retour à une transmission stick shift serait une première depuis la génération précédente de la GranTurismo dotée d’une boîte robotisée à six vitesses.
La collaboration avec Alfa Romeo permettrait d’offrir un modèle jumeau, dans la lignée des projets MC20 et 33 Stradale, partageant châssis carbone et architecture moteur.
Les performances et la définition du segment super‑GT
Le véhicule serait positionné comme la motorisation à combustion la plus puissante que Maserati ait produite depuis l’MC12 il y a deux décennies. La puissance attendue dépasse les 621 chevaux, avec un couple probablement supérieur à 720 Nm, en s’appuyant sur une version optimisée du V6 Nettuno. Les performances estimées incluent une accélération de 0 à 100 kilomètres par heure en moins de 3,9 secondes, un seuil cohérent pour ce segment.
Les dimensions resteront proches de celles de la GranTurismo actuelle : longueur autour de 4 960 millimètres, empattement de 2 930 millimètres, poids autour de 1 795 kilogrammes. La suspension adoptera un schéma à doubles triangles à l’avant et multi‑liens à l’arrière, combinée à une suspension pneumatique adaptative. Le style sera défini par l’Officina 83, le Centro Stile unifié de Maserati et Alfa Romeo basé à Turin.

Le programme de production, positionnement et stratégie de marché
Le modèle sera produit en quantités très limitées, évoqué dès 2026, pour célébrer les 100 ans du Tipo 26 pour Maserati, suivi par un équivalent Alfa Romeo en 2027 pour honorer le 6C 1500. Aucun volume précis n’a été communiqué, mais il est attendu qu’il reste nettement inférieur aux modèles de série pour renforcer le caractère exclusif.
Le prix final devrait largement dépasser celui du MCPura (environ 699 000 dollars américains), sans doute en atteignant voire dépassant le million d’euros pour les versions les plus élaborées. Le ciblage porte clairement sur les collectionneurs exigeants et les passionnés de véhicules authentiquement mécaniques.
Cette opération s’inscrit dans un mouvement de restitution de l’esprit artisanal de Maserati, cherchant à se différencier auprès d’un public expert, tout en bénéficiant d’un effet halo pour l’offre GranTurismo thermique et la transition future vers l’électrique.
Les atouts, risques et enjeux
Le projet confère à Maserati des atouts nets : un moteur interne signé Nettuno, une boîte manuelle pour amateurs de pilotage analogique, et une rareté valorisée. Le lien historique avec Alfa Romeo confère une légitimité stylistique et technique.
Toutefois, plusieurs défis apparaissent. Le coût de développement pour une production très limitée reste élevé, avec un retour sur investissement incertain. Le réseau de distribution devra offrir un service ultra spécialisé. Maserati n’a pas de tradition récente d’après‑vente au niveau très haut de gamme. L’acceptation du modèle sur le marché dépendra aussi de l’exécution : qualité, fiabilité, dynamisme et cohérence client. Enfin, le contexte réglementaire européen sur les motorisations thermiques devient plus contraignant chaque année, compliquant la longévité commerciale d’un modèle V6 exclusif.
La stratégie Maserati doit aussi assurer que les retombées médiatiques ou symboliques soient proportionnelles aux investissements : un véhicule trop cher ou trop confidentiel peut passer inaperçu hors du cercle des passionnés.
Ce projet de super‑GT V6 avec boîte manuelle marque un choix audacieux. Si Maserati concrétise cet engagement, la marque jettera un pont entre héritage et exclusivité technique. La réussite dépendra de l’équilibre entre performance mécanique, qualité de fabrication, et valorisation auprès d’un public exigeant d’experts ou connaisseurs.
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