Nissan supprime 20 000 emplois et ferme 7 usines d’ici 2027

Nissan annonce 20 000 suppressions de postes et la fermeture de 7 usines pour faire face à une perte de 670,9 milliards de yens en 2024.

La restructuration de Nissan : une réponse aux pertes financières

En mai 2025, Nissan Motor Corporation a annoncé une restructuration majeure visant à réduire ses coûts et à restaurer sa rentabilité. Cette décision intervient après une perte nette de 670,9 milliards de yens (environ 4,5 milliards de dollars) pour l’exercice fiscal se terminant en mars 2025, contrastant fortement avec le bénéfice de 426,6 milliards de yens enregistré l’année précédente .

Réduction de la main-d’œuvre et des capacités de production

Le plan de restructuration prévoit la suppression de 20 000 emplois à l’échelle mondiale, soit environ 15 % de la main-d’œuvre totale de Nissan. En parallèle, le constructeur fermera 7 de ses 17 usines, réduisant ainsi sa capacité de production annuelle de 3,3 millions à 2,5 millions de véhicules d’ici 2027 .

Cette réduction vise à aligner la production sur la demande actuelle du marché, notamment face à la baisse des ventes en Chine et aux États-Unis, deux marchés clés pour Nissan .

Nissan supprime 20 000 emplois et ferme 7 usines d'ici 2027

Impact des tarifs douaniers américains

Les tarifs douaniers imposés par l’administration Trump sur les importations de véhicules ont ajouté une pression financière supplémentaire sur Nissan. La société estime que ces tarifs entraîneront des coûts supplémentaires de 450 milliards de yens (environ 3 milliards de dollars) pour l’exercice fiscal en cours .

Pour atténuer cet impact, Nissan prévoit de transférer une partie de sa production vers les États-Unis, réduisant ainsi sa dépendance aux importations depuis le Japon et le Mexique.

Échec des négociations de fusion avec Honda

En décembre 2024, Nissan avait entamé des discussions en vue d’une fusion avec Honda, qui aurait créé le quatrième plus grand constructeur automobile mondial. Cependant, ces négociations ont échoué en février 2025 en raison de désaccords sur la structure de l’entreprise et la répartition des responsabilités.

Cet échec a conduit au départ de l’ancien PDG Makoto Uchida, remplacé en avril 2025 par Ivan Espinosa, qui était auparavant directeur de la planification de Nissan.

Révision de l’alliance avec Renault

L’alliance de longue date entre Nissan et Renault a également été réévaluée. En mars 2025, les deux entreprises ont convenu de réduire leurs participations croisées de 15 % à 10 %, permettant ainsi une plus grande autonomie opérationnelle.

De plus, Nissan s’est retiré de son engagement d’investir 600 millions d’euros dans la division de véhicules électriques de Renault, Ampere, afin de concentrer ses ressources sur ses propres initiatives de redressement.

Stratégie de relance axée sur les véhicules électriques

Malgré les difficultés financières, Nissan prévoit de lancer une nouvelle version de sa voiture électrique phare, la Nissan Leaf, en juin 2026. Par ailleurs, l’entreprise continue d’investir dans les moteurs à combustion interne utilisant des carburants alternatifs, tout en renforçant sa présence dans le segment des véhicules électriques.

La production de ces nouveaux modèles devrait être concentrée dans les usines restantes, notamment celle de Sunderland au Royaume-Uni, qui pourrait bénéficier de partenariats renforcés avec Renault pour la production de véhicules électriques.

Perspectives et défis à venir

Le PDG Ivan Espinosa a exprimé la nécessité d’une transformation profonde pour assurer la survie de Nissan. Il a déclaré : « Nous avons une montagne à gravir à partir des pertes que nous annonçons aujourd’hui » .

L’entreprise vise un retour à la rentabilité d’ici l’exercice fiscal 2026, mais les incertitudes liées aux tarifs douaniers, à la concurrence accrue des constructeurs chinois et à la transition vers les véhicules électriques représentent des défis majeurs.

En l’absence de prévisions financières pour l’exercice en cours, Nissan mise sur une réduction des coûts de 500 milliards de yens (environ 3,4 milliards de dollars) et une stratégie de production plus agile pour naviguer dans un environnement économique incertain.

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